Production de bois dans les forêts domaniales

La forêt n’a pas besoin de nous, mais nous avons besoin d’elle : elle est chargée de protéger nos infrastructures, de nous fournir de l’eau potable, de stabiliser le climat, de nous offrir un lieu de détente et de produire du bois. Pour qu’elle remplisse ces fonctions en tout temps et en tous lieux, des interventions sont nécessaires, assurées par des professionnels disposant de toutes les connaissances requises et sachant prodiguer les soins sylvicoles indispensables pour que la forêt reste en bonne santé, résiliente et offre la sécurité qu’on en attend.

Pour en savoir plus sur la gestion durable des forêts dans le canton de Berne

Article "À Köniz, une forêt préparée à affronter l’avenir", magazine l'environnement 4/2023, p. 31-34

Une forêt sans coupes de bois est bénéfique pour la biodiversité : la dynamique naturelle reprend ses droits, toutes les classes d’âge sont représentées, de même que les phases de dépérissement. Les arbres vieillissants ou surcimés dépérissent progressivement et sont laissés à l’abandon sur le sol tandis que de nouveaux arbres poussent dès qu’ils ont suffisamment de place et de lumière.

Ces processus de vieillissement naturels profitent tout particulièrement aux espèces tributaires du vieux bois et du bois mort. Mais toutes les autres fonctions de la forêt – protection contre les dangers naturels, lieu de détente, promotion des espèces héliophiles et thermophiles et fourniture de bois – ne peuvent être garanties que grâce à l’entretien des forêts, c’est-à-dire aux coupes de bois.

Les marques sur les arbres permettent de préparer la coupe en forêt. Les marquages ne sont pas effectués de manière uniforme par les forestières et les forestiers. Dans les forêts domaniales, la signalétique utilisée est la suivante :

• cercle bleu : arbre d'avenir à maintenir dans le peuplement pour la production de bois de qualité
• triangle bleu, plein : arbre vivant, dit arbre-habitat, à maintenir pour favoriser les processus écologiques (grotte à chauves-souris, nids d'oiseaux, etc... )
• triangle bleu, contour uniquement : arbre dépéri debout, qui est laissé sur place pour des raisons écologiques.
• hachure, jaune vif : arbres à abattre pour favoriser les arbres d'avenir
• lignes parallèles horizontales rouges : limites des layons (les seuls chemins sur lesquels se déplacent les machines forestières).
• " R " rouge : début du layon
• " E ", rouge : fin du layon
• " LP " avec flêche rouge : place d'entreposage du bois

Les machines de bûcheronnage modernes permettent de mieux préserver la forêt :

• Du fait de leur grand rayon d’action, elles ne se déplacent que sur les chemins prévus à cet effet (layons forestiers) et non sur les autres parties du sol forestier qui sont ainsi parfaitement préservées.
• Les layons sont tapissés de branches afin d’équilibrer au mieux le poids des machines et de réduire le tassement. Les chenilles améliorent encore la répartition du poids des machines. Leur pression sur le sol correspond alors à la pression d’environ deux tablettes de chocolat sur l’ongle d’un pouce.

En outre, pour des raisons économiques, il est judicieux de choisir une méthode efficace de récolte du bois effectuée avec des moyens modernes. Les machines de bûcheronnage permettent une exploitation professionnelle et économique des forêts.

La forêt continue de croître naturellement, et des arbres adaptés à la station poussent sur les espaces libérés. En règle générale, des arbres ne sont plantés que si le rajeunissement forestier ne se fait pas de manière naturelle. Les récoltes de bois effectuées laissent plus de place aux arbres restants, qui peuvent ainsi pousser naturellement.

Le sol verdit car il reçoit de la lumière et de la chaleur. De nombreuses espèces de plantes et d’insectes dépendants de la lumière et de la chaleur se développent sur les surfaces éclaircies. Les coupes de bois promeuvent donc également la biodiversité en créant de nouveaux habitats.

Les travaux de foresterie jouent sur la lumière. Le film réalisé par maforêt.ch explique comment le personnel forestier choisit ses interventions pour gérer la forêt de manière aussi naturelle que possible :

Rajeunissement et plantation

Ces interventions d’envergure servent surtout à préserver durablement la bonne santé et la résistance de la forêt. Sous l’effet du changement climatique, la sécheresse et les températures augmentent, mettant à rude épreuve les principales essences du Plateau, en particulier l’épicéa ; le hêtre, le sapin blanc et d’autres essences souffrent eux aussi de plus en plus de cette situation.

A l’avenir, nos forêts devront par conséquent compter davantage d’essences appréciant ces nouvelles conditions climatiques, telles que le chêne, le tilleul et l’érable. Si l’on se contente d’abattre quelques arbres dans une forêt, ces essences héliophiles n’auront aucune chance de prospérer. C’est pourquoi dans certaines zones, parfois étendues, pratiquement tous les arbres sont abattus pour leur céder la place. Cela peut choquer dans un premier temps, mais une jeune forêt capable de braver le réchauffement climatique va très vite se développer à la place.